En prévision du Festival de BD de Montréal, j’avais imprimé un petit livre regroupant mes capsules sur la COP15. Il est désormais disponible sur ma boutique Etsy.
BD
L’Illustre recherche 2023
Encore cette année, j’ai eu le plaisir d’illustrer la recherche d’une des lauréates du concours «L’Illustre recherche» de la FAECUM. Il s’agit de Charlotte Hendryckx, doctorante en psychologie à l’Université de Montréal.
Vous pouvez en apprendre davantage sur le parcours de Charlotte en regardant l’épisode du balado Papa PhD auquel elle a participé.
Dessiner l’enquête
Après 2 ans de recherche, d’entrevues, de visites terrain et de demandes d’accès à l’information, j’ai commencé cet hiver la phase intensive de dessin de mon bédéreportage à paraître chez Journalisme9.
De quoi il s’agit? C’est une enquête journalistique sur les ratées de la protection de la biodiversité au Québec. Je vous propose de suivre des citoyen·ne·s dans les dédales administratifs des autorisations environnementales et de l’interprétation de nos lois. Le tout sera publié sous forme de livre dans les prochains mois dans la collection Journalisme9 (Éditions de La Pastèque et Atelier 10).
C’est un véritable marathon de dessin. Au final, il devrait y avoir entre 140 et 150 planches de BD, sans compter les annexes et autres pages. Alors, voici quelques extraits de mon crayonné et de mon encrage de ce bédéreportage (j’ai presque complété 50% du crayonné et 25% de l’encrage).
Je donnerai davantage de nouvelles et montrerai plusieurs extraits sur mon compte Instagram. Vous pouvez aussi suivre ma page Facebook, bien que j’aie tendance à la délaisser de plus en plus pour Instagram.
Les promesses de changements
Le nouveau cadre mondial sur la biodiversité de Kunming-Montréal a été adopté dans la nuit du 19 décembre 2022 à Montréal. Les délégués de 196 pays ont adopté de grands objectifs, dont l’arrêt du déclin de la biodiversité et le renversement de la tendance dès 2030, et plusieurs cibles pour atteindre ces objectifs.
Notamment, d’ici 2030, 30% d’aires protégées, la restauration de 30% des écosystèmes dégradés et des investissements annuels de 30 milliards $ des pays développés vers les pays en développement. Par contre, beaucoup de cibles restent floues, non chiffrées et peu mesurables. C’était déjà le principal problème des précédentes cibles d’Aïchi pour 2020, en plus du manque de financement.
Voici ma 4e et dernière capsule sur la biodiversité et la COP15 (les quatre capsules se retrouve ici). Je n’y fais pas une analyse du cadre mondial. Je poursuis la réflexion des capsules précédentes sur les fausses pistes de solution. Pour la suite, on se retrouvera au moment de la publication de mon bédéreportage chez Journalisme9. Vous pouvez suivre l’évolution du projet en me suivant sur Instagram.
Compléments
Voici quelques éléments clés du cadre mondial adopté, en lien avec la capsule:
- Le terme «nature positive» n’a finalement pas été retenu dans le texte du cadre mondial, malgré son omniprésence à des kiosques, dans les discussions et lors des conférences de presse à la COP15 au Palais des congrès de Montréal. Son essence est toutefois présente dans plusieurs sections du texte du cadre mondial.
- Il y a bel et bien une cible chiffrée pour la restauration de 30 % d’écosystèmes d’ici 2030.
- L’objectif pour stopper et renverser le déclin de la biodiversité et la destruction des écosystèmes est toutefois moins clair et non chiffré. Il est même moins précis que la cible d’Aïchi pour 2020:
- Aïchi, cible 5: «D’ici à 2020, le rythme d’appauvrissement de tous les habitats naturels, y compris les forêts, est réduit de moitié au moins et si possible ramené à près de zéro, et la dégradation et la fragmentation des habitats sont sensiblement réduites.»
- Nouveau cadre mondial, section F, mission 2030: «To take urgent action to halt and reverse biodiversity loss to put nature on a path to recovery […]» On comprend que l’objectif est de le ramener à zéro, mais il n’y a aucune cibles mesurables incluses dans l’objectif.
Il y a quelques autres cibles chiffrées, mais une majorité de cibles floues dont celles visant des usages «durables» des ressources et du territoires. Même les 30 % d’aires protégées peuvent faire l’objet d’un usage «durable» en respect avec la mission de conservation de ces aires. Qui déterminera et fera le suivi de ce qui est réellement «durable»? Nous avons par exemple au Québec une Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, mais nous sommes loin de la coupe aux lèvres en terme de durabilité de la foresterie québécoise. La situation du Caribou forestier en est un malheureux exemple.
Finalement, le cadre mondial n’a pas retenu de cible claire et chiffrée pour s’attaquer aux causes sous-jacentes du déclin de la biodiversité, en transformant notre économie pour réduire la production et la consommation. La COP15 a été l’occasion de réfléchir à ces causes sous-jacentes, notamment en marge de L‘Engagement de Montréal, mais ces réflexions ne se retrouvent pas dans le cadre mondial.
J’ai aussi participé à une discussion en direct de la dernière journée de la COP15 sur Instagram avec Les Lucioles, le balado de deux biologistes-chercheures de l’Université de Montréal. C’est possible d’aller l’écouter en rediffusion.
Références
- Cadre mondial sur la biodiversité Kunming-Montréal;
- Site web du mouvement Nature Positive: A Global Goal for nature: Nature Positive by 2030;
- Mariën, N. 2022. À quel point le « Nature Positive » sera-t-il vraiment positif? Les Amis de la Terre international;
- Monteiro Silva, M. 2022. Le problème du concept de « Nature Positive », Greenpeace Luxembourg;
- Milner-Gulland, E.J. 2022. Don’t dilute the term Nature Positive, Nature Ecology & Evolution vol. 6, pages 1243–1244;
- Maron et al. 2021. Setting robust biodiversity goals. Conservation Letters;
- Maron et al. 2016. Taming a Wicked Problem: Resolving Controversies in Biodiversity Offsetting, BioScience;
- Dickie, G. 2022. Explainer: Why did past targets to protect nature fail over the last decade? , Reuters;
- Nature. 2020. The United Nations must get its new biodiversity targets right.
Faute avouée à moitié pardonnée
Nous l’avons vu dans les capsules précédentes: une des plus grandes préoccupations des dernières décennies a été de concilier le développement économique et la protection de l’environnement, dont la protection de la biodiversité. C’est pourquoi des systèmes de «compensation» de la destruction des milieux naturels ont été créés dans plusieurs juridictions. Il s’agit de donner de la flexibilité à la réglementation et de laisser respirer le libre marché. Est-ce que ça marche? Qu’en dira la COP15?
Notes
Le projet de compensation de l’habitat du Chevalier cuivré qui serait détruit par l’agrandissement du port de Montréal à Contrecoeur n’a toujours pas été approuvé, en date de décembre 2022, en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP, loi fédérale canadienne). Plus de détails ici et ici.
Les biologistes et autres spécialistes du secteur Faune du ministère de l’Environnement du Québec travaillent à améliorer les techniques de création et de restaurations d’étangs de reproduction de la Rainette faux-grillon de l’Ouest, et à corriger les erreurs du passé. Il et elles collaborent entre autres avec des chercheurs universitaires à cet effet. Leurs projets peuvent être en partie suivi ici.
Références
- COSEPAC, 2014. Chevalier cuivré (Moxostoma hubbsi) : évaluation et rapport de situation;
- MFFP, 2021. Les espèces fauniques menacées et vulnérables: le Chevalier cuivré;
- MPO, 2012. Plan de rétablissement du Chevalier cuivré (Moxostoma hubbsi) au Canada;
- Maron, M. et al, 2016. Taming a Wicked Problem: Resolving Controversies in Biodiversity Offsetting. BioScience 66: 489–498.
- Moreno-Mateos, D. et al. 2015. The true loss caused by biodiversity offsets. Biological Conservation.
- Champagne, P.-É., 2022. Compensation pour la destruction des milieux humides: près de 100 millions de dollars dorment à Québec. La Presse, 7 octobre 2022.
- MELCCFP, 2022. Programme de restauration et de création de milieux humides et hydriques.
- Tessier N., Veilleux L. et Roy, E. 2015. Validation des outils et modifications des aménagements de la rainette faux-grillon, printemps-été 2014. MFFP, Dir. de la gestion de la faune de l’Estrie, de Montréal, de la Montérégie et de Laval, Secteur de la faune. 38 pages + annexes.
- Quigley JT, Harper DJ. 2006. Effectiveness of Fish Habitat Compensation in Canada in Achieving No Net Loss. Environmental Management Vol. 37, No. 3, pp. 351–366.
COP15 à Montréal
- Les informations sur la COP15 à Montréal (Secrétariat sur la convention sur la diversité biologique);
- Le Canada et la COP15;
- Le ministère de l’Environnement du Québec et la biodiversité;
- Montréal et la COP15;
- Collectif COP15: pour des générations vivantes (regroupement de la société civile).
La biodiversité, c’est politique
(Lire la 1ère capsule sur la COP15)
Tout est politique. Notre connaissance de la biodiversité, on la tient autant de la science que des savoirs traditionnels. Mais les solutions pour la conserver et la restaurer sont éminemment politiques. Vous aurez peut-être l’impression que cette deuxième capsule sur la COP15 ne traite ni de faune, ni de flore, ni de la COP qui se tiendra à Montréal. Pourtant, elle relate le contexte et les luttes qui ont débouché sur nos façons de gérer les impacts de notre développement économique sur la biodiversité au cours des 40 dernières années.
Il est à nouveau question de politique américaine, car les États-Unis sont incontournables sur l’échiquier international… Même s’ils n’ont jamais ratifié la Convention sur la diversité biologique. Cela dit, ce qui s’y est passé s’est aussi déroulé dans plusieurs pays occidentaux à la même période. Au Canada, Brian Mulroney a étroitement collaboré avec Ronald Reagan et Georges H.W. Bush, notamment en signant le premier accord de libre-échange entre les États-Unis et le Canada. Son ministre de l’Environnement de 1991 à 1993 était nul autre que Jean Charest.
Dans la prochaine capsule, je reviendrai avec des exemples concrets de gestion des impacts de notre croissance économique sur la biodiversité.
Références
- Bonneuil, C. 2015. Tell me where you come from, I will tell you who you are: A genealogy of biodiversity offsetting mechanisms in historical context, Biological Conservation;
- Damiens, L.P., Porter, L., Gordon, A. 2021. The politics of biodiversity offsetting across time and institutional scales, Nature Sustainability;
- Jones, B. 2021. Why the US won’t join the single most important treaty to protect nature. Vox;
- Les informations sur la COP15 à Montréal (Secrétariat sur la convention sur la diversité biologique);
- Le Canada et la COP15;
- Le ministère de l’Environnement du Québec et la biodiversité;
- Montréal et la COP15;
- Collectif COP15: pour des générations vivantes (regroupement de la société civile).
Qu’est-ce qui se passe avec la biodiversité?
Je poursuis depuis plusieurs mois la réalisation d’un long bédéreportage sur la protection de la biodiversité au Québec avec Journalisme9. Il va de soi que la COP15 sur la biodiversité qui se tiendra à Montréal en décembre prochain m’intéresse au plus au point. J’y serai pour couvrir l’évènement dans le cadre de mon projet documentaire.
D’ici le début officiel de la COP le 7 décembre 2022, je vous présenterai quatre courtes capsules sur l’évolution de la protection de la biodiversité au cours des 50 dernières années. Voici la première.
Quelques références…
- Bonneuil, C. 2015. Tell me where you come from, I will tell you who you are: A genealogy of biodiversity offsetting mechanisms in historical context, Biological Conservation;
- Damiens, L.P., Porter, L., Gordon, A. 2021. The politics of biodiversity offsetting across time and institutional scales, Nature Sustainability.
- Rinde, M. 2017. Richard Nixon and the Rise of American Environmentalism: How a Republican president ushered in the EPA. Distillations, Science History Institute;
- Les informations sur la COP15 à Montréal (Secrétariat sur la convention sur la diversité biologique);
- Le Canada et la COP15;
- Le ministère de l’Environnement du Québec et la biodiversité;
- Montréal et la COP15;
- Collectif COP15: pour des générations vivantes (regroupement de la société civile).
Élections québécoise 2022 – L’éducation, un enjeu délaissé
Positions des partis politiques lors des élections québécoises 2022
- Coalition avenir Québec: la plateforme de la CAQ ne propose aucune modification au financement public des écoles privées. C’était aussi la position de la CAQ en 2018.
- Parti libéral du Québec: le PLQ est pour le maintien du financement public des écoles privées. «Nous rendrons l’école publique réellement publique [abolition de certains frais de garde et des frais des programmes particuliers], tout en laissant le choix aux élèves et aux parents d’opter pour l’école privée.» (p.45 du «Livre libéral»).
- Parti québécois: dans son programme, le PQ propose une réduction graduelle des subventions aux écoles privées. «Mettre fin aux pratiques ségrégatives des écoles privées et des écoles publiques sélectives de façon à garantir la socialisation, la réduction des inégalités et le plein développement des individus et de la nation. Mettre fin de façon graduelle aux subventions publiques des écoles privées et assurer la mixité sociale du réseau d’éducation public.» (p.25 du «Projet national»);
- Québec solidaire: la plateforme de QS propose «la conversion des établissements privés qui le souhaitent en écoles publiques tout en mettant fin progressivement au financement public des écoles privées.» (point 8.1, p.17);
- Parti conservateur du Québec: le PCQ propose de remettre le financement des écoles entre les mains des parents, en instaurant «un système de bons en éducation permettant à tous les parents de choisir la meilleure école pour leurs enfants, que cette dernière soit privée ou publique. De cette façon, les écoles qui offrent les meilleures formations et celles qui sont les mieux adaptées aux besoins des élèves seront favorisées par les parents. Cela améliorera la qualité du service pour toutes les familles, incluant les enfants des milieux défavorisés.» (p.64 de la plateforme électorale «Liberté 22»)
Pour approfondir vos réflexions, vous pouvez aller écouter le balado Chacun sa classe de Karine Dubois, diffusé par Radio-Canada. Vous pouvez aussi consulter les références ci-bas.
Références
Conseil supérieur de l’Éducation (2016), Remettre le cap sur l’équité, Rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2014-2016;
Ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport (2014), Rapport du comité d’experts sur le financement, l’administration, la gestion et la gouvernance des commissions scolaires;
Banque de données des statistiques officielles sur le Québec (2022), Fréquentation scolaire;
Statistiques Canada (2020), La grande majorité des élèves fréquentaient un établissement d’enseignement public avant la pandémie;
École ensemble, Plan pour un réseau commun;
IRIS (2017), Inégalité scolaire: le Québec dernier de classe?
IRIS (2019), Quelle place pour les écoles privées au Québec?
Francis Vaille, La Presse (2020), Non, le Québec n’a pas le pire système d’éducation;
Radio-Canada (2019), Archives – 1961 : la commission Parent amorce une révolution tranquille dans l’enseignement au Québec;
Catherine Dubé, L’Actualité (2018), Et si on coupait les vivres à l’école privée?
Un histoire d’os
Avez-vous déjà pensé que vos os sont bien vivant et en constant remodelage? Ils sont bien plus qu’une charpente inerte!
Voici la dernière BD que j’ai réalisée dans le cadre de ma résidence artistique avec le Réseau de recherche en santé buccodentaire et osseuse (RSBO).
- Les travaux de recherche dans les hôpitaux Shriners, dont celui de Montréal affilié au CUSM;
- Les recherches de René St-Arnaud;