Il y a 25 ans, l’échec de Meech

Le 22 juin 1990 se termine l’échéance de 3 ans qu’avaient les provinces canadiennes pour ratifier l’accord du lac Meech qui devait permettre au Québec de réintégrer la constitution canadien. Ces années de négociations échouent cette journée, alors que le Manitoba et Terre-Neuve refusent de ratifier l’accord.

On connaît la suite: rejet du ROC (Rest of Canada) de toute nouvelle demande d’amendements constitutionnels, refus de Robert Bourassa de formuler de nouvelles demandes constitutionnelles claires et de tenir un référendum sur l’indépendance, création de l’ADQ suite à se refus, création du Bloc québécois à partir de député libéraux fédéraux, conservateurs et anciens péquistes, référendum de 1995, etc.

À cette occasion, voici donc un extrait de ma BD Ceci n’est pas le livre beige de Claude Ryan:

Extrait_livre_beige_Meech

Lettre à nos nouveaux députés québécois

J’ai cosigné une lettre destinée aux nouveaux députés québécois du NPD dans le Voir papier et en ligne. -MÀJ- Et maintenant dans la Tribune, ici.Lettre aux nouveaux députés du NPD au Québec

Rêve orange
Le Québec, en ce lendemain d’élection fédérale, se retrouve avec de nouveaux habits. Orange et remis à neuf. La bonne vieille gauche fédéraliste vient de faire son entrée dans l’opposition officielle canadienne, et ce, par la porte québécoise. Oui, nous partageons nombre de valeurs de gauche, grand bien nous fasse. Cependant, nous voudrions simplement exprimer quelques préoccupations à nos dignes représentants québécois du Nouveau parti démocratique.

Le Québec est une terre francophone. Depuis la création du Canada comme pays, les Québécois luttent pour maintenir leur pouvoir dans cette union de deux peuples fondateurs, de deux cultures. Par le passé, il y eu des tentatives, infructueuses, pour garantir le poids décisionnel du Québec dans le Canada : pensons à l’accord du lac Meech ou de Charlottetown. Aujourd’hui, les Québécois vous ont confié à vous, députés du NPD, la tâche de défendre et de réclamer plus de place pour le Québec à l’intérieur du Canada. Après tant d’années d’échecs constitutionnels et référendaires, ils y croient encore un peu. Rappelez-vous alors, lorsqu’il sera temps de voter pour des projets de loi, que c’est le Québec qui vous a propulsé à l’Opposition officielle et que donc, les intérêts du Québec devront être défendus ardemment par vous, représentants du Québec.

Le fédéralisme centralisateur a depuis toujours été rejeté par les Québécois, de Sir John Alexander Macdonald à Pierre Elliott Trudeau, en passant par William Lyon Mackenzie King. Le maximum de pouvoir aux provinces est l’espoir qui fait demeurer les Québécois dans ce pays pour l’instant. Le maintien et le respect des compétences provinciales devront donc être défendus par vous, nouveaux députés. Le caucus du NPD est maintenant à 60% québécois : nous espérons que vous ne poserez pas le genou à terre au moment de défendre votre nation comme les libéraux fédéraux québécois l’ont fait lors du rapatriement de la constitution en 1982.

Et quand sera venu le temps pour le Québec, et il viendra, de quitter la confédération et de voler de ses propres ailes, j’espère que vous, représentants du Québec au Canada, défendrez cette vision avec autant d’ardeur que les valeurs de gauche que nous partageons.

Bonne chance à vous.

Sébastien Auger, étudiant à la maîtrise en biologie, UdeS.

Kim Raymond, étudiante à la maîtrise en littératures de langue française, UdeM.

Martin Patenaude-Monette, étudiant à la maîtrise en biologie, UQAM.